Jeanne Martin

Georges Brassens

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(Couplets groupés par cinq, trois fois) La petite presqu'île Où jadis, bien tranquille Moi, je suis né natif Soit dit sans couillonnade Avait le nom d'un ad- Jectif démonstratif. Moi, personnellement Fdm Que je meure si je mens Ça m'était bien égal J'étais pas chatouillé J'étais pas humilié Dans mon honneur local. Mais voyant d'l'infamie Dans cette homonymie Des bougres s'en sont plaints Tellement que bientôt On a changé l'ortho- Graphe du nom du pat'lin. Et j'eus ma première tristesse d'Olympio Déférence gardée envers le père Hugo. Si faire se peut Attendez un peu Messieurs les édiles Que l'on soit passé Pour débaptiser Nos petites villes. Mêmes accords qu'au premier couplet La chère petite rue Où mon père avait cru On ne peut plus propice D'aller construire sa Petite maison s'a- Ppelait rue de l'Hospice. Mêmes accords qu'au deuxième couplet Se mettre en quête d'un Nom de rue plus opportun Ne se concevait pas ; On n'pouvait trouver mieux Vu qu'un asile de vieux Florissait dans le bas. Mêmes accords qu'au troisième couplet Les anciens combattants Tous comme un seul, sortant De leurs vieux trous d'obus Firent tant qu'à la fin La rue d'l'Hospice devint La rue Henri-Barbusse. Même accords qu'au quatrième couplet Et j'eus la deuxième tristesse d'Olympio Déférence gardée envers le père Hugo. Même accords qu'au cinquième couplet Si faire se peut Attendez un peu Héros incongrus Que l'on soit passé Pour débaptiser Nos petites rues. Mêmes accords qu'au premier couplet Moi, la première à qui Mon coeur fut tout acquis S'app'lait Jeanne Martin Patronyme qui fait Pas tellement d'effet Dans le bottin mondain. Mêmes accords qu'au deuxième couplet Mais, moi, j'aimais comme un Fou ce nom si commun N'en déplaise aux minus D'ailleurs de parti pris Celle que je chéris S'appelle toujours Vénus. Mêmes accords qu'au troisième couplet Hélas un béotien A la place du sien Lui proposa son blase Fameux dans l'épicerie Et cette renchérie Refusa pas, hélas ! Mêmes accords qu'au quatrième couplet Et j'eus ma troisième tristesse d'Olympio Déférence gardée envers le père Hugo. Mêmes accords qu'au cinquième couplet Si faire se peut Attendez un peu Cinq minutes, non Gentes fiancées Que l'on soit passé Pour changer de nom.

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Dans cette chanson, l'auteur évoque avec nostalgie son enfance et les lieux qui lui sont chers, en particulier une presqu'île et une rue ayant changé de nom. Il dépeint le sentiment de tristesse qui l'envahit lorsqu'il constate que ces endroits, ainsi que la personne qu'il aime, sont modifiés, perdant peu à peu leur essence. À travers ses souvenirs, il exprime son attachement à des noms et des lieux qui ont marqué sa vie, et sa désillusion face à ces changements imposés par la société. Le contexte fait référence à un passé empreint de simplicité et d'authenticité, contrastant avec le monde moderne qui semble vouloir redéfinir les choses. La chanson résonne avec un cri du cœur pour la préservation des souvenirs et des identités, malgré les influences extérieures.