Deux oncles

Georges Brassens

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1.C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Gaston L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons    Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts     Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! je vis encor      2.Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé Que vos veuves de guerre ont enfin convolé Que l'on a requinqué, dans le ciel de Verdun Les étoiles ternies du maréchal Pétain 3.Maintenant que vos controverses se sont tues Qu'on s'est bien partagé les cordes des pendus Maintenant que John Bull nous boude, maintenant Que c'en est fini des querelles d'Allemand 4.Que vos fill's et vos fils vont, la main dans la main Faire l'amour ensemble et l'Europ'de demain Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans 5.On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons Vous l'ami les Tommies, vous l'ami des Teutons Que, de vos vérités, vos contrevérités Tout le monde s'en fiche à l'unanimité 6.De vos épurations, vos collaborations Vos abominations et vos désolations De vos plats de choucroute et vos tasses de thé Tout le monde s'en fiche à l'unanimité 7.En dépit de ces souvenirs qu'on commémor' Des flammes qu'on ranime aux monuments aux Morts Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous Révérence parler, tout le monde s'en fout 8.La vie, comme dit l'autre, a repris tous ses droits Elles ne font plus beaucoup d'ombre, vos deux croix Et, petit à petit, vous voilà devenus L'Arc de Triomphe en moins, des soldats inconnus 9.Maintenant, j'en suis sûr, chers malheureux tontons Vous, l'ami des Tommies, vous, l'ami des Teutons Si vous aviez vécu, si vous étiez ici C'est vous qui chanteriez la chanson que voici 10.Chanteriez, en trinquant ensemble à vos santés Qu'il est fou de perdre la vie pour des idées Des idées comme ça, qui viennent et qui font Trois petits tours, trois petits morts, et puis s'en vont 11.Qu'aucune idée sur terre est digne d'un trépas Qu'il faut laisser ce rôle à ceux qui n'en ont pas Que prendre, sur-le-champ, l'ennemi comme il vient C'est de la bouillie pour les chats et pour les chiens 12.Qu'au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main Mieux vaut toujours remettre une salve à demain 13.Que les seuls généraux qu'on doit suivre aux talons Ce sont les généraux des p'tits soldats de plomb Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant Malbrough qui va-t-en guerre au pays des enfants 14.O vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas" 15.Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin Un p'tit forget me not pour mon oncle Martin Un p'tit vergiss mein nicht pour mon oncle Gaston Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons...

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empty heart empty heart D, B7, Em, Bm, F#7, A, A7, D7, G, E7, E
Cette chanson évoque les souvenirs de deux oncles, qui, chacun à leur manière, ont été partisans de camps opposés lors de la guerre. Ils ont sacrifié leur vie pour des idéaux qui semblent maintenant sans importance. L'auteur, qui lui n'a jamais pris parti, se projette dans un avenir où les anciens conflits ne comptent plus, où les descendants se retrouvent, main dans la main, sans se soucier des querelles du passé. Il souligne l’absurdité de perdre sa vie pour des idées qui, avec le temps, perdent leur sens. Plutôt que de se battre, il prône la compréhension et l'amitié. À la fin, il demande qu'on se souvienne de ses oncles avec tendresse, en leur offrant des fleurs, symboles de la mémoire. L'ensemble de l'œuvre invite à réfléchir sur la futilité des guerres et sur l'importance de la paix entre les peuples.