Bonhomme
Georges Brassens
Malgré la bise qui mord La pauvre vieille de somme Va ramasser du bois mort Pour chauffer Bonhomme Bonhomme qui va mourir De mort naturelle Mélancolique elle va À travers la forêt blême Où jadis elle rêva De celui qu’elle aime Qu’elle aime et qui va mourir De mort naturelle Rien n’arrêtera le cours De la vieille qui moissonne Le bois mort de ses doigts gourds Ni rien ni personne Car Bonhomme va mourir De mort naturelle Non rien ne l’arrêtera Ni cette voix de malheur Qui dit : « Quand tu rentreras Chez toi tout à l’heure Bonhomme sera déjà mort De mort naturelle » Ni cette autre et sombre voix Montant du plus profond d’elle Lui rappeler que parfois Il fut infidèle Car Bonhomme il va mourir De mort naturelle