Camarade Lézard
Gari Greu
A l'abri derrière la murette, Personne ne m'a remarqué. Bien calé les mains sous ma tête, Je fais un petit pénéquét. Allongé au ras des broussailles, Je contemple mon univers : Un gros lézard sur la muraille, Se chauffe à l'énergie solaire. Lézard, lézard mon camarade, Présente moi ton patron, Lézard, lézard mon camarade, Qu'il m'embauche pour la saison. De ma retraite horizontale, Je perçois des bruits inquiétants, Ce sont les autres qui travaillent, Il faudrait que j'en fasse autant. Toi qui t'étales sans rien faire, Tu t'en fous bien de mes soucis, Tu n'as pas bougé de ta pierre, Depuis plus d'une heure et demie. Lézard, lézard mon camarade, Présente moi ton patron, Lézard, lézard mon camarade, Qu'il m'embauche pour la saison. Ceux qui condamnent la paresse, Feraient mieux d'aller se coucher, Car pour apprendre la sagesse, Il faut de la tranquillité, Tu as des poils ou des écailles, Tu cours le même chemin, Et dès que tu peux tu te tailles, Faire la sieste dans un coin. Lézard, lézard mon camarade, Présente moi ton patron, Lézard, lézard mon camarade, Qu'il m'embauche pour la saison. Lézard, lézard mon camarade, Présente moi ton patron, Lézard, lézard mon camarade, Qu'il m'embauche pour la saison.