J'ai tout plein d'amis au Medef

Frédéric Fromet

Transposer:

J'ai tout plein d'amis au Medef, Ma religion c'est le bénéf'. Pour faire du pognon je vendrais père et mère, Le laisser-aller du pauvre m'exaspère. J'ai tout plein d'amis au Medef, Ma religion c'est le bénéf'. Mon dieu c'est le patron qui vire, qui dégraisse Et qui impunément se tire avec la caisse. Je gère mon foyer comme une entreprise, Ma femme est employée à l'Ajax et au Pliz'. L'autre jour elle a voulu faire grève la feignasse, On aurait dit une fonctionnaire. Agiter le chiffon rouge ainsi c'est dégueulasse, C'est prendre en otage la poussière. J'lui ai dit si tu gueules, je te délocalise, On verra si en Chine tu joues les insoumises. Quand on a la chance d'avoir du boulot on s'écrase, J'en connais tant qui voudraient ta place. Je t'en prie ma chérie ne me donne pas l'occase De te virer pour la chômeuse d'en face.     J'ai tout plein d'amis au Medef, Ma religion c'est le bénéf'. La bourse c'est ma vie, j'ai une tronche de CAC, Jean-Pierre Gaillard m'excite c'est mon aphrodisiaque. J'ai tout plein d'amis au Medef, Ma religion c'est le bénéf'. Au-dessus de mon lit je me suis fait un poster Avec le Figaro et ses pages financières. Tu veux des RTT, tu veux des vacances ? Reprends ton balais, mets-le toi où je pense. Le temps libre c'est pour les poètes, les mollasses, L'Homme s'épanouit dans le labeur. Ne dis pas qu'avec ton aspiro tu n'es pas jouasse, Qu'il ne suffit pas à ton bonheur. Tu veux toucher une prime, tu veux une augment', T'auras pas un centime, pense aux dividendes De nos actionnaires qui ne sont pas tous philanthropes, Eux qui jugent plutôt d'un bon oeil Les plans de licenciements pourvu que ça rapporte Des pépètes dans le portefeuille. J'ai tout plein d'amis au Medef, Mon ennemi c'est l'ISF. Comme Florent Pagny je m'en mets plein les fouilles En pleurnichant "Maman, les impôts me dépouillent". J'ai tout plein d'amis au Medef, Ma religion c'est le bénéf'. Je donne aux sans-le-sou, je ne suis pas un chacal, A un cul-de-jatte j'ai même filé un vieux futal Tes acquis sociaux, tes droits et ta retraite, A petits coups de Karcher, je les fait disparaître, Il n'y a pas que toi qui saches faire le ménage. Si on me donnait rien qu'un lundi (de Pentecôte) Dans le code du travail je pourrais faire un carnage Pour que tu sois corvéable à merci. Madame se rebelle, madame fait sa fofolle, Voilà qu'elle en appelle aux porteurs de banderoles. C'est pas tes syndicats qui vont me filer la frousse, Pas trois bolcheviks à la Bastille. C'est pas Kim Jong-Il qui va gouverner, allez ouste ! En prêchant ton "Travail, patrie, famille" J'ai tout plein d'amis au Medef, Ma religion c'est le bénéf'. Si les comptes ne sont pas bons, si, si C'est sans doute la faute à la polygamie. J'ai tout plein d'amis au Medef, Ma religion c'est le bénéf'. Tout doit être profit, tout doit être rentable, Cette chanson est nulle, elle me rapportera que dalle. J'ai tout plein d'amis au Medef, Ma religion c'est le bénéf'.

Du même artiste :

empty heart empty heart C, G, Am, Em, F, Bb
empty heart empty heart D, A, G
empty heart empty heart G, C, D7, Em, D, Am, Dm, E, E7
empty heart empty heart Dm, C, Gm, Am, F, A
empty heart empty heart G, C7, D7
Cette chanson dresse un tableau satirique du monde des affaires, où l'auteur exprime son allégeance à l'argent et aux intérêts personnels, mettant en avant une vision cynique des relations professionnelles. Il évoque la manière dont les employeurs se comportent, souvent avec indifférence envers les employés, tout en dépeignant la lutte pour le pouvoir et la richesse. L'artiste critique le manque de considération envers les droits des travailleurs, en se moquant de ceux qui réclament des améliorations dans leurs conditions de travail. Dans un contexte plus large, elle s'inscrit dans une critique des excès du capitalisme, en soulignant les inégalités sociales et la déshumanisation qui peuvent découler d'une quête constante de profit. À travers l'humour et la provocation, elle interroge les valeurs d'une société où tout doit être rentable.