Mamadou m'a dit

François Béranger

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Intro :|     |           |     |   (Tacet) Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau."     Les citrons, c'est les négros, tous les bronzés d'Afrique, Sénégal, Mauritanie, Haute-Volta, Togo, Mali, Côte d'Ivoire et Guinée, Bénin, Maroc, Algérie, Cameroun et tutti quanti, Cameroun et tutti quanti.   Les colons sont partis avec des flonflons, Des discours solennels, des bénédictions. Chaque peuple, c'est normal, dispose de lui-même Et doit s'épanouir dans l'harmonie, Une fois qu'on l'a saigné aux quatre veines, Qu'on l'a bien ratissé et qu'on lui a tout pris. Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Instrumental :|         ||     Les colons sont partis. Ils ont mis à leur place Une nouvelle élite de noirs bien blanchis. Le monde blanc rigole. Les nouveaux, c'est bizarre, Sont pires que les anciens. C'est sûrement un hasard !   Le monde blanc rigole quand un petit sergent Se fait sacrer Empereur avec mille glorioles. Après tout, c'est pas grave du moment que la terre Produit pour les blancs ce qui est nécessaire Le coton, l'arachide, le sucre, le cacao Remplissent les bateaux, saturent les entrepôts. Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Instrumental :|         ||     Après tout, c'est pas grave. Les colons sont partis. Que l'Afrique se démerde ! Que les paysans crèvent ! Les colons sont partis avec, dans leurs bagages, Quelques bateaux d'esclaves pour pas perdre la main,     Quelques bateaux d'esclaves pour balayer les rues. Ils se ressemblent tous avec leurs passe-montagnes. Ils ont froids à la peau et encore plus au coeur. Là-bas, c'est la famine et ici, la misère Et comme il faut parfois manger et puis dormir Dans des foyers taudis, on vit dans le sordide. Instrumental :|         ||               |         ||               |         ||   Et puis, un jour, la crise nous envahit aussi Qu'on les renvoie chez eux ! Ils seront plus heureux Qu'on leur donne un pourboire,  faut être libéral ! Et quant à ceux qui râlent, un bon coup de pied au cul.      Vous comprenez, Monsieur, c'est quand même pas normal. Ils nous bouffent notre pain ; ils reluquent nos femmes. Qu'ils retournent faire les singes, dans leurs cocotiers, Tous nos bons nègres à nous qu'on a si bien soignés ! Et puis, ce qui est certain, c'est qu'un rien les amuse. Ils sont toujours à rire ; ce sont de vrais gamins. Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Mamadou m'a dit, Mamadou m'a dit : "On a pressé le citron, on peut jeter la peau." Instrumental :|         ||  (x3)

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Cette chanson évoque les conséquences de la colonisation sur les peuples africains, en utilisant la métaphore du citron pour symboliser les ressources et les richesses exploitées. Elle met en lumière l'ironie de situations où les colonisateurs, après avoir dévasté des cultures, partent en laissant derrière eux des élites nouvelles qui ne font qu'aggraver la situation. Le refrain rappelle que, tout comme on presse un citron pour n'en garder que le jus, les colonisateurs ont extrait tout ce qu'ils pouvaient des pays colonisés, laissant la peau, c'est-à-dire la misère et l’exploitation, derrière eux. Le contexte de cette œuvre se situe dans les réflexions sur la décolonisation et les injustices sociales, à une époque où de nombreux pays africains luttaient pour leur indépendance et pour retrouver leur identité après des années de domination étrangère. La chanson interroge les réalités post-coloniales et souligne la nécessité d’une prise de conscience collective face à ces enjeux.