Ode à l'amour courtois
Francis Cabrel
Comme un ami le printemps est venu lui-même Charger de fleurs les premiers vers de mon poème Où je bénis ses yeux, son corps, sa chevelure Et tout ce qui fait vibrer mes pages d'écritures À chacun de ses pas elle parfume l'espace C'est ma chanson pour dire comment elle se déplace Les plis de son manteau où je voudrais m'étendre Les colliers à son cou où je pourrais me pendre Du bout des lèvres Dans ces milliers d'oiseaux que le matin soulève Dans le doute et la fièvre Je murmure un prénom qui n'existe qu'en rêve Mais elle reste de glace, elle ne répond rien, rien J'invente des rêves sans fin, des nuits torrides Chaque matin l'aube revient sur mes mains vides S'il reste un paradis au fond du ciel immense C'est probablement entre ses bras qu'il commence Qu'importe les mauvais chemins s'ils vont vers elle J'en finirai mieux ce Refrain où je l'appelle On y entendra mes yeux couler, mon coeur se fendre Et s'ouvrir ce manteau où je veux tant m'étendre Du bout des lèvres Dans ces milliers d'oiseaux que le matin soulève Dans le doute et la fièvre Je murmure un prénom qui n'existe qu'en rêve Mais elle reste de glace, elle ne répond rien,rien Et je reste à ma place, mais tout le monde voit bien, bien Que de tous les jours qui passent, je préfère, et de loin Les jours où je la vois Comme un ami le printemps est venu lui-même