Monnaie Blues

Francis Cabrel

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(Jouer en "shuffle blues" : alternance ) Intro : Je marchais dans une rue louche, elle, elle avait les bras croisés Et puis une si grande bouche que je me suis laissé tenter Elle m'a montré des tas de choses qu'on ne montre qu'à des amis Sa bibliothèque en cuir rose et la soie de ses draps de lit J'étais tout près de l'épouser quand elle m'a montré la porte Elle a pris toute ma monnaie, elle a dit :" c'est le seul moyen pour qu'je m'en sorte"    Je suis rentré chez moi de rage, j'ai allumé la télé Un vieillard encombrait l'image, un vieillard très bien habillé Il prononçait des mots bizarres, des mots que personne ne connaît J'ai dit :" c'est pas drôle son histoire, il ne s'en sortira jamais" La speakerine est venue traduire, avant que j'éteigne mon poste Il voudrait toute votre monnaie, il a dit :" c'est le seul moyen pour qu'je m'en sorte" J'ai dit :" mon Dieu, c'est pas facile, s'ils veulent tous de mon argent" Lorsque l'évêque de la ville entra dans mon appartement Il avait ses habits de messe par-dessus sa tenue de plage Il criait :" mes quatre maîtresses viennent d'être prises en otage. Par pitié, faites quelque chose, pour pas qu'elles me reviennent mortes" Il a pris toute ma monnaie, il a dit :" c'est le seul moyen pour qu'elles s'en sorte" Je me suis enfui dans un bar, j'ai pris mon alcool préféré J'avais pas commencé de le boire quand les docteurs sont entrés Ils criaient :" vous avez l'air pâle et la mort arrive si vite. On a prévenu l'hôpital, on va vous embarquer de suite" Pas moyen de leur échapper, ils avaient une bonne escorte Ils ont pris toute ma monnaie, ils ont dit :" c'est le seul moyen pour qu'on s'en sorte" Lorsque je me suis réveillé, j'ai dit :" faut que tout ça s'arrête" J'ai mis partout trois tours de clef, j'ai fermé les doubles fenêtres J'ai calfeutré mon lavabo, j'ai débranché mon téléphone Et j'ai bien tiré les rideaux, j'ai dit :" je n'veux plus voir personne" J'ai mis des gardes à chaque mur, des armoires contre les portes Et j'ai brûlé toute ma monnaie, puisque c'était le seul moyen pour qu'je m'en sorte. Et j'ai brûlé toute ma monnaie, puisque c'était le seul moyen pour qu'je m'en sorte. (Ad Libitum)

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Dans cette chanson, l'auteur raconte l'histoire d'un homme qui se laisse séduire par une femme intrigante, mais qui finit par se faire dépouiller. Après cette expérience, il réalise que même des figures d'autorité, comme un évêque ou des médecins, sont également là pour lui demander de l'argent pour des raisons diverses. Chaque rencontre semble lui pomper ses ressources, le poussant à croire qu'il n'y a qu'un moyen d'échapper à cette spirale : abandonner tout son argent. Finalement, il se renferme sur lui-même, utilisant toutes les précautions possibles pour éviter de se retrouver à nouveau en situation de vulnérabilité. Le contexte de la chanson évoque les difficultés et les abus liés à l'argent dans nos interactions humaines, soulignant un sentiment d'impuissance face à ceux qui semblent toujours vouloir prendre quelque chose. C'est un reflet des inquiétudes contemporaines concernant le matériel et la façon dont cela peut influencer nos relations.