In extremis
Francis Cabrel
On voit quelques oiseaux encore mais grosso modo ça ne se fait plus Tout ce chantier multicolore au fond ça salissait la rue On avait de nombreuses plaintes pour trouble à la normalité Chanter dans une langue éteinte c'est sûre ça n'a rien arrangé Comme ils s'approchaient des fenêtres les gens se sont sentis visés Si ça se trouve ils lisent nos lettres et leur charabias est codé Il a fallu qu'on se décide face à cette conspiration, on a voté le génocide par précaution Les buissons servaient de repère les arbres servaient de maquis. On a tout jeté ça parterre on est plus tranquille aujourd'hui, Ceux qui ont survécu au carnage ceux qui étaient les moins suspects On les trimbale dans des cages on les a rendu muets. On parle tous la même langue comme ça on peut suivre l'écho De la même voix qui rabâche sur la même chaîne d'info Pour les amoureux du folklore loin dans quelques quartiers perdus On voit quelques oiseaux encore grosso modo ça ne se fait plus Malgré la ronde des vigiles qui veillent au silence absolu Il reste un murmure fragile comme un Refrain défendu Qui vibre au coeur de chaque pierre comme un reproche lointain Tenace comme le lierre et qui nous dit d'où l'on vient Tenace comme le lierre qui nous dit d'où l'on vient