La java du caniveau

Éric Toulis

Transposer:

Voici l'histoire bien ordinaire Qui m'est arrivée cet hiver Cette histoire c'est un peu la vôtre Car elle n'arrive pas qu'aux autres Un jour le grand patron m'a dit Vous passr'ez m'voir à mon bureau Monsieur machin on vous r'mercie Et j'ai jamais r'trouvé de boulot Une compression de personnel Fut mon dernier cadeau de Noël Alors tout s'est accéléré Mon existence a basculé Depuis j'habite rue de nulle-part Comme ça ça m'est tombé dessus Certains choisissent d'être clochards Moi j'ai pas choisi d'être à la rue [Refrain :] Ca s'est passé En moins de six mois Avant je vivais comme toi Maint'nant je dors Dans un caniveau Avec mes sacs Et mon manteau Les règles du grand capital M'ont tout volé même le vital Le nécessaire avant l'envie Ma vie est dev'nue la survie Ma maison c'est un carton D'emballage Ikéa C'est là que j'bossais comme un con Avant qu'y s'aient plus besoin d'moi J'ai faim marqué sur un panneau Je fais l'mendiant dans le métro Ca fait bizarre je vous assure D'pus voir les gens mais leurs chaussures Et croyez pas que ça m'amuse De devoir faire le p'tit numéro Du Messieurs Dames je m'excuse Une pièce ou un ticket restau' [Refrain] Les grandes vacances toute l'année Et les joies du camping forcé Je vous l'souhaite pas Mais méfiez-vous Un jour ça tomb'ra p't'être sur vous Peut-êt'qu'un jour ce s'ra votre tour D'aller crever au pied des tours L'oeil ébloui par la lumière Des grands fabricants de misère Les belles multinationales Qui font des pauvres et des maudits Des millions d'gens qui crèvent la dalle Pour la cinglerie du profit Et quand arrivera l'Euro Vous n'en verrez pas la couleur Ce s'ra les mêmes qu'en auront trop Messieurs Mesdames,à vot'bon coeur [Refrain] Alors vous vivrez l'aventure Que vivent les nouveaux clodos Car dans la rue la vie est dure La rue ça fait pas de cadeaux Assis sur le banc de touche Non vous n'aurez pas le choix On vous men'ra d'force à la douche Et que vous soyez sale ou pas Pour conserver bonne apparence Vous vous ras'rez tous les matins Mais les jours de grande affamance Vous vol'rez dans les magasins A un feu rouge pour dix francs A des gens tous indifférents Vous s'r'ez vendeur du Lampadaire L'hebdomadaire de la galère [Refrain] Oui mais je sais qu'un jour viendra Un jour le vase débordera Les pauvres on se réunira Voilà ce qui arrivera En ayant marre d'être cocus Nous les exclus de la galette On viendra r'prendre notre dû Cette fois c'est vous qu'aurez les miettes Comme y'aura pas d'aut'solution On ref'ra la révolution Des millions d'pauvres dans la rue Ca peut vous foutre un beau chahut Et on s'en ira pic-niquer Sur les pelouses de l'Elysée Et ce jour là planquez l'artiche Y f'ra pas bon être trop riche [Refrain] Les grandes vacances toute l'année Et les joies du camping forcé Je vous l'souhaite pas Mais méfiez-vous Un jour ça tomb'ra p't'être sur vous

Du même artiste :

empty heart empty heart C, G7, Am, E7, B7, E, F, Dm, G, A7
empty heart empty heart A, F#, Bm, E, G#, G, C#7, F#m, B7
La chanson raconte l'histoire d'un homme dont la vie bascule brutalement après avoir perdu son emploi, le laissant à la rue. Il décrit avec réalisme et amertume la précarité dans laquelle il se retrouve, vivant dans un carton et mendiant pour survivre. À travers son témoignage, il met en lumière les cynismes du système capitaliste et souligne la fragilité de la situation de nombreuses personnes qui, comme lui, se trouvent dans des circonstances difficiles, sans avoir choisi cette condition. Il évoque également l'idée que cette situation pourrait toucher n'importe qui, tant la vie peut être imprévisible et cruelle.