Dans les cocktails

Éric Toulis

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Ça va bon train dans les cocktails, Du tout Parigo Parisien En Agnès B ou en Chanel, Bonjour untel, salut machin, Ça va bon train dans les cocktails, On y croise tout plein de gens biens, Et confidence pour confidence, Je vais vous dire ce que j'en pense. Des têtes à claques de service, Qu'on croise dans ces salons, Dans ces salons où l'on n's'immisce, Que sur carton d'invitation. Tout plein de gens qui sont v'nus voir, Ceux qui sont v'nus pour être vus, De la graine de star Entourée de lèche-culs. De cette faune ridicule, Qui se masturbe le blason, Ces afficheurs de matricules Buveurs de Moët et Chandon. De tous ces gens au teint pâle, Qui se la jouent coquets, Mais qui sautent comme des morfales, A Pieds joints sur les buffets. Ça va bon train dans les cocktails, Du tout Paris qu'aux Parisiens En Gautier ou en Chanel, Bonjour untel, salut machin, Ça va bon train dans les cocktails, On y croise tout plein de gens biens, Mais confidence pour confidence, Je vais vous dire ce que j'en pense. Les petits rats de salon, Qui viennent à toutes les sauteries, Pour se donner l'illusion Qu'ils font partie du Tout-Paris. Du pauvre congrès des bellâtres, Façon ciné, façon théâtre, Des mannequins à gros nichons, La jupe en skaï, à ras l'bonbon. Des grands manitous du show biz, Qui fument le cohiba , En évoquant la crise, Du disque et du média. Des gros Brutus en blazer, Qui surveillent à l'entrée, Pour pas que les gens ordinaires, Ne puissent y pénétrer. Ça va bon train dans les cocktails, Du tout Paris qu'aux Parisiens En Kenzo ou en Chanel, Bonjour untel, salut machin, Ça va bon train dans les cocktails, On y croise tout plein de gens biens, Mais confidence pour confidence, Je vais vous dire ce que j'en pense. Des petits fours, des flûtes et des salades de nouilles, Des discutes sans but, des concerts de bafouilles, Ambiance tout sourire et fond de l'oeil pétillant, Joyeux éclat de rire joli monde épatant. Moquette épaisse et lustres dorés, Pour pingouins mangeurs de petits canapés, Buffet campagnard à discrétion, Dernier tube à la con, en bruit de fond. Ça va bon train dans les cocktails, Du tout Paris qu'aux Parisiens En Tati ou en Chanel, Bonjour untel, salut machin, Et comme disait si bien Renaud, Dans une chanson qui m'faisait rire, J'irai plus dans vos cocktails, Ils sont tristes à mourir.

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La chanson d'Éric Toulis dépeint une scène de la vie parisienne, pleine de superficialité et d'hypocrisie. Il décrit ces soirées où les gens se montrent et rivalisent pour impressionner, vêtus de marques prestigieuses. On y croise des personnalités cherchant à se donner un statut, entourées de personnes prêtes à flatter leur ego. Le texte révèle une critique mordante de cette société où l'apparence prime sur l'authenticité, où les discussions sont vides et les interactions, souvent intéressées. Le contexte de cette chanson s'inscrit dans le monde du show business et des événements mondains à Paris, où le poids des conventions sociales semble écrasant. Le ton désabusé laisse entrevoir un profond désenchantement face à ce milieu, soulignant les travers d’une époque où le paraître prend le pas sur l’être.