La poésie
Éric Frasiak
Ces p'tites pages de bonheur, un peu comme du Rimbaud Qu'on écrit dans nos coeurs sans rimes et sans dico Ces p'tits morceaux d'la vie, comme de la limonade Qui moussent et qui pétillent, ça mérite la Pléiade Les copains de nuits blanches qui passent à la maison Chanter quelques boutanches et vider des chansons Les histoires de ce mec vers les trois heures du mat' Quand le bar est à sec, que les bateaux démâtent La poésie, la poésie, c'est ça aussi, la poésie... C'est le matin qui baille sur nos peaux chiffonnées Dans la belle pagaille de nos vies affamées C'est demain qui s'en fout des vacances à la mer Et nous deux sans un sou mais toujours en croisière C'est tes bras qui m'enlacent comme pour la première fois Ta bouche qui m'embrasse et qui m'dit : "T'en vas pas" Les violons dans ta voix qui m'jouent leurs mots d'amours Tes larmes au cinéma, un Solo de Gilmour La poésie, la poésie, c'est ça aussi, la poésie... C'est les rues d'Charleville qui parlent de mes vingt ans Et de ce temps qui file avec mes rêves dedans C'est mon gosse dans son train qui s'en va pour la fac Son avenir incertain, sa jeunesse dans son sac C'est nos chants dans la nuit qui font tinter leurs vers Aux couplets infinis de ce monde à refaire Vos visages que j'emporte dans la lumière des phares Quand la musique est morte aux cordes des guitares La poésie, la poésie, c'est ça aussi, la poésie... La poésie, c'est ça, tout ça, la poésie