Au comptoir de mes souffrances

Dirty Old Mat

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| | N.C. J'me suis encore réveillé avec la gueule de travers Une haleine de rat crevé et la mémoire à l'envers La carafe pleine de remords et les yeux délavés La démarche d'un vieux labrador qu'a même plus d'force pour aboyer Comme la feuille d'un châtaigner qui vacille à l'arrière saison Moi, j'titube sur le pavé parce que j'ai pas su dire non Avant d'tombеr dans l'caniveau, le nez collé dans la misèrе Sous le regard des corbeaux et le rire des lampadaires Ah, il est beau l'tableau, non, c'est pas du Gauguin C'est ma gueule d'alcoolo au p'tit matin Car c'est p'têt' l'eau qui fait rouiller Mais c'est l'alcool qui rend con C'est quand j'suis trop dézingué Que j'perds le fil de la raison Comme une bouteille à la mer Dans l'océan d'la décadence Moi, j'écluse un dernier verre Au comptoir de mes souffrances | | | | J'les connais par coeur les discours et les éloges à la bouteille Un dernier pour la route, à la santé du con qui paye J'les connais bien les combines et les prétextes un peu bidons Pour met' le nez dans la chopine, on trouve toujours une occasion Ah, elle est belle la toile, non, c'est pas du Renoir C'est ma tronche un peu bancale, un samedi soir Car c'est p'têt' l'eau qui fait rouiller Mais c'est l'alcool qui rend con C'est quand j'suis trop dézingué Que j'perds le fil de la raison Comme une bouteille à la mer Dans l'océan d'la décadence Moi, j'écluse un dernier verre Au comptoir de mes souffrances        |  |  |  | |  |  |  | Pourquoi la voix d'la sagesse n'est jamais là quand il le faut C'est l'euphorie qui m'tient en laisse et qui m'embarque sur son rafiot C'est quand j'ai l'âme en goguette, qu'y a trop d'vent dans la voilure Que je chavire dans la tempête, dans les abysses de la biture J'la connais bien la chronique du siffleur de tonneau De l'amant des muses éthyliques qui boit la vie au goulot Avant d's'échouer dans un trocson au p'tit matin frileux Le comptoir comme horizon et l'éthanol au fond des yeux Il est beau l'paysage, non, c'est pas du Monet C'est la gueule de mon naufrage, de mes excès Car c'est p'têt' l'eau qui fait rouiller Mais c'est l'alcool qui rend con C'est quand j'suis trop dézingué Que j'perds le fil de la raison Comme une bouteille à la mer Dans l'océan d'la décadence Moi, j'écluse un dernier verre Au comptoir de mes souffrances Au comptoir de mes souffrances Au comptoir de mes souffrances Au comptoir de mes souffrances Au comptoir | |

Cette chanson évoque le combat intérieur d’un homme qui se lève après une nuit d'ivresse, visite de souffrances et de regrets. Il décrit avec humour et mélancolie les effets néfastes de l'alcool sur sa vie, comme une sorte de naufrage existentiel où se mêlent déception et solitude. À chaque gorgée, il semble trouver un dérivatif à sa douleur, mais en même temps, il se rend compte qu'il dérive de plus en plus dans un océan d’illusions. L'artiste s’interroge sur l'absence de sagesse dans les moments critiques, lorsque l’ivresse prend le dessus. Cela souligne un cycle vicieux où la quête d'euphorie l'entraîne vers des profondeurs sombres, à un point où le comptoir devient son unique horizon. La chanson illustre ainsi un tableau saisissant de perte de contrôle, teinté de réflexions sur les choix et les conséquences d'une vie marquée par l'alcool.