Les soleils électriques
Didier Barbelivien
J'avais dessiné une maison dans les bois, je voulais l'habiter avec toi. J'avais colorié les murs gris de lilas, oublié des colliers dans tes bras. J'avais mis un champ de blé... au milieu de la vallée J'ai recommencé mon dessin je n'sais combien de fois. Je m'imaginais des matins en chansons, une cinquième saison avec toi. Je jouais du piano, du pipeau, du violon, des papillons tournaient avec moi. J'avais fini mon croquis... mais toi tu n'as rien compris : T'as tout abîmé, tout cassé, t'es partie et voilà ! Sous tes soleils électriques tu auras toujours froid ! Le bruit des pelles des mécaniques, ici je n'l'entends pas. Je ne vis plus dans tes rêves, je ne suis plus sur tes lèvres, Mais ton soleil se lève au nord de chez moi. Sous tes soleils électriques tu auras toujours froid ! Nos souvenirs romantiques, je ne m'en souviens pas Je ne vis plus dans tes rêves, je ne suis plus sur tes lèvres, Mais ton soleil se lève au nord de chez moi. J'ai porté sur moi un vieux foulard de soie simplement en souvenir de toi. J'ai planté des clous à la maison de bois comme on plante son coeur quelquefois. J'ai libéré les oiseaux... remis les poissons dans l'eau. J'ai jeté la clé au ruisseau, j'suis parti et voilà ! Sous tes soleils électriques tu auras toujours froid ! Le bruit des pelles des mécaniques, ici je n'l'entends pas. Je ne vis plus dans tes rêves, je ne suis plus sur tes lèvres, Mais ton soleil se lève au nord de chez moi. Sous tes soleils électriques tu auras toujours froid ! Nos souvenirs romantiques, je ne m'en souviens pas Je ne vis plus dans tes rêves, je ne suis plus sur tes lèvres, Mais ton soleil se lève au nord de chez moi. Sous tes soleils électriques tu auras toujours froid ! Le bruit des pelles des mécaniques, ici je n'l'entends pas...