Germaine

Damien Saez

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| | | | Le soir quand il est tard, dit qu'elle veut plus m'voir Qu'elle m'laisse seul dans mon froc le poignet désespoir M'laisse comme un crevard qui sait même plus crever Moi, j'ai beau aboyer comme un loup mal luné Qui s'rait passé du loup au p'tit clébard dressé Ouais, vas-y retiens moi, un jour j'vais la frapper Quand elle me fait ramper comme un chien à ses pieds Quand elle me fait pleurer, j'sais qu'ça la fait mouiller J'sais qu'ça la fait trinquer à foutre des dérouillées Sur, à tous les piliers de tous les bars clandés Qu'on dirait un tonneau qui sait même plus rouler Quand elle dit qu'elle veut s'battre, puis qu'elle s'met à chialer Elle, elle met pas d'tissus sur sa gueule pour s'cacher Non elle, elle a pas b'soin d'voiler la vérité Quand elle me fait cocu, qu'elle m'dit m'fait pas chier Elle, elle a juste besoin d'sentir son coeur brûler Elle couche avec les filles, 'vec tout c'qu'on peut peloter Elle couche avec les mecs autant qu'ça peut s'tirer Elle couche, sûr, avec toutes les brebis égarées Elle, elle pourrait baiser l'univers tout entier Elle dit qu'elle croit en rien, qu'les verres sur les comptoirs Qu'elle, elle a pas d'destin que de sortir le soir D'aller trainer la nuit, d'aller trainer les bars Quand elle fait peine à voir, ouais, ressers lui à boire Ouais, y'a son coeur qui bat quand elle est trop bourrée Qu'elle te prend par le bras juste pour aller danser Elle a les yeux d'un roi, la reine des écorchées Elle est mon p'tit vin blanc, elle chante les partisans Même quand elle a trop bu, elle est pas d'celles qu'on vend Quelque soit le billet, elle, on peut pas l'acheter Germaine ! Elle a sur son épaule tatoué "liberté" Quand elle s'torche à la gnole, tu la verrais s'marrer Elle est tout c'que leur fric pourra jamais s'payer Germaine ! C'est la fureur de vivre, c'est la fureur d'aimer Comme une envie d'mourir juste pour exister Comme une envie d'frapper, comme une envie d'violer La Germaine ! Elle veut pas d'mot d'amour, elle veut juste un p'tit jour Qu'on l'enlève au matin d'la laideur des faubourgs Qu'on l'enlève à la vie des destins mal écrits Dans les bras des couche-tard, le regard urinoir Qui pisse son désespoir sur tous les comptoirs Elle, elle veut pas parler, elle, elle veut juste baiser Ouais, tu verrais sa bouche, comme une bouche de tro-mé Qui parle comme de la merde, ouais, juste pour te faire chier Qui dit qu't'en a dans l'froc autant qu'un lévrier Qu'elle enquille les whisky, ouais, putain laisse tomber Quand le fond des pupilles pue l'alcool à plein nez Quand elle me met des baffes aux milieux des troquets Qu'elle vient m'insulter juste pour me voir prier J'dois vraiment être taré, j'dois vraiment être cinglé Quand moi, j'en finis pas toujours d'en r'demander Elle a le coeur féminisme à la façon grand-mère Celle qui tenait les hommes qui partaient à la guerre Elle est pas toutes ces connes qui trainent sur les réseaux Non, elle fait pas la pute à la foire pour blaireaux C'est pas l'capitalisme, les strings dans les cerveaux C'est plutôt l'communisme des frangins du pogo Elle a l'regard triste des horizons sanglots Elle a la croix des christs tatoués sur la peau Y'a marqué mort aux cons, y'a marqué mort aux rois Y'a marqué mort à dieu et puis mort aux bourgeois Y'a marqué gloire à ceux qui pourraient la violer Viens voir au fond des chiottes, ouais, si tu veux tenter Comme une envie d'frapper, comme une envie d'tuer Comme une envie d'mourir, comme une envie d'aimer Des rasoirs aux poignets juste pour dessiner Comme une envie d'se j'ter face à l'éternité Elle dit qu'elle veut s'barrer comme une bouche de tro-mé Elle dit qu'elle veut s'flinguer comme une envie d'pisser Elle dit qu'elle veut mourir, elle dit qu'elle veut, elle dit qu'elle veut crever  ! Germaine, hey hey hey ! Hey hey hey hey hey ! Germaine, hey hey hey ! Hey hey hey ! Hey hey hey ! Elle est garçon Pigalle, elle est Garçons Bouchers Elle est née Germinal, elle est née Bérurier Elle est l'anti-sociale de mes nuits torturées Elle est comme une étoile, ouais, qui s'rait mal lunée Quand elle roule des gros joints dans tous les bars clandés Comme une tristesse au poing, garde le poing levé Elle a pas d'religion, que celles des thénardiers Celle des sans pognons, des générosités Oh, c'est pas qu'des putains qui ont la chatte bon marché Elle, elle a les destins du combat du guerrier De ceux là qui n'ont rien que leur coeur à donner De ceux là qui ont rien que leur coeur à s'aimer Elle est des camarades, elle est des coeurs sacrés Quand les autres tombent en rade, elle continue d'rouler Elle est comme un drapeau, comme si t'avais planté Au milieu du bistrot, la statue Liberté Germaine ! Germaine ! Germaine ! Ouais, hey hey hey hey hey |  |  |  |  | |  |

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La chanson raconte l'histoire d'une femme libre et perturbée, qui lutte contre ses démons intérieurs tout en cherchant désespérément un sens à sa vie. Elle navigue entre amour, désespoir et rébellion, se mettant en scène comme une sorte de figure tragique qui refuse de se conformer aux attentes de la société. Elle exprime son besoin d'évasion, de vivre intensément, et de ressentir des émotions fortes, même si cela l'emmène vers des chemins sombres. Le contexte semble évoquer une vie nocturne, marquée par des rencontres éphémères dans des bars, témoignant des luttes de ceux qui se débattent dans la solitude et le désespoir, tout en cherchant une forme de bonheur éphémère. Cette femme incarne la résistance dans un monde qui la rejette, symbolisant les souffrances et les rêves des écorchés vifs.