Les joyeux bouchers

Boris Vian

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C'est le tango des bouchers de la Villette C'est le tango des tueurs des abattoirs Venez cueillir la fraise et l'amourette Et boire du sang avant qu'il soit tout noir Faut que ça saigne      Faut que les gens aient à bouffer Faut que les gros puissent se goinfrer Faut que les petits puissent engraisser Faut que ça saigne Faut que les mandataires aux halles Puissent s'en fourrer plein la dalle Du filet à huit cents balles Faut que ça saigne Faut que les peaux se fassent tanner Faut que les pieds se fassent panner Que les têtes aillent mariner Faut que ça saigne Faut avaler de la barbaque Pour être bien gras quand on claque Et nourrir des vers comaques Faut que ça saigne Bien fort ! C'est le tango des joyeux militaires Des gais vainqueurs de partout et d'ailleurs C'est le tango des fameux va-t'en guerre C'est le tango de tous les fossoyeurs Faut que ça saigne      Appuie sur la baïonnette Faut que ça rentre ou bien que ça pète Sinon t'auras une grosse tête Faut que ça saigne Démolis-en quelques-uns Tant pis si c'est des cousins Fais-leur sortir le raisin Faut que ça saigne Si c'est pas toi qui les crèves Les copains prendront la relève Et tu joueras la Vie brève Faut que ça saigne Demain ça sera ton tour Demain ça sera ton jour Plus de bonhomme et plus d'amour Tiens ! voilà du boudin ! voilà du boudin ! Voilà du boudin !

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empty heart empty heart Dm, A, C, F, C7, Bb, Gm, D, F#m, Em, A7, Bm, E, Eb
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empty heart empty heart Am, Dm, G, C, E, F, A
empty heart empty heart G, A7, Am7, D7, Bm7, Bb7, Gmaj7, G6, Bm, D, B7, Em7, Eb7, Dm7, G7, C, Cm, Em, A, Am, Ab7
La chanson évoque de manière grotesque et satirique la réalité brutale de l'abattage et de la guerre. Elle décrit des scènes de violence inéluctable et la consommation presque insatiable de viande, symbolisant une société qui, pour nourrir ses besoins matériels, ne recule pas devant le sang et la mort. Les bouchers et les militaires sont mis en parallèle, tous deux engagés dans un cycle de destruction, que ce soit par le tranchage des animaux ou par la violence des conflits. Le contexte est celui de l’après-guerre, où la France cherche à se reconstruire et où la critique sociale et politique est omniprésente. La chanson reflète un cynisme face à une humanité qui semble se complaire dans la souffrance pour satisfaire ses désirs, que ce soit sur le plan alimentaire ou à travers les conquêtes militaires.