Consomme

Bistanclaque

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Du centre-ville au quartier, des campagnes aux bourgades, l'idée qu'il faut bien s'habiller fait son travail en brigade. On ne porte que de la marque qu'on arbore fièrement, on croit même qu'on se démarque alors qu'on vit conformément... ...au modèle d'une vie sans autre chose que du futile, qui engraisse les puissants, ceux qui imposent leur style. Qu'est-ce que l'on peut bien prouver en Levis et en Lacoste ? Moi j'arpente le pavé, avec un polo La Poste. Ca donne de quoi discuter, plutôt que de parler du ciel, on le voit une facilité face au vide existentiel... ... Bonjour moi c'est Kevin Klein, Enchanté, moi c'est Champion, et à part ça tout va bien, on est tous les mêmes cons. Certains cons n'ont pas d'argent pour faire comme les vrais bourgeois : accéder au bonheur marchand, qui procure tant de joie. Ils se servent directement et les vitrines explosent. C'est plus drôle assurément mais c'est quand même le respect de la clause... ... qui dirige la population, dans des ambitions faussées, la plonge dans l'obsession de ne jamais être dépassée. Sacro-sainte nouveauté que la religion des marchands doit sans cesse réinventer pour que l'on ne devienne pas méchant. Pour qu'il n'y ait que la mode comme facteur d'identité, que tous nos gestes, tous nos codes à ce que l'on possède soit limité... ... C'est une pieuse mission, acheter doit devenir un réflexe, ou alors c'est l'exclusion, tu seras mis à l'index. Refrain : (x2) Nous ne sommes que la somme de tout ce que l'on consomme, écoute donc qu'on te somme de faire le grand somme, ils font de la comm'et du grand son, tout pour que tu consommes, si t'es un homme, si t'es un homme si t'es un homme, consomme ! Puis tu consommes différemment quand tu deviens adulte mature, ce ne sont plus les nouveaux vêtements, mais la nouvelle voiture, il te faut te renouveler, renouveler ta pâture, car ta personnalité se trouve dans l'armature... ... de ton signe de pouvoir aux quatre jantes chromées, de ton bel objet de foire, que jalouseront les paumés. A force de consommer, de consommer frénétiquement, on finit par transformer jusqu'à l'amour les sentiments, tu me parles tu m'ennuies, je te zappe avec mon portable, mes amis sont des produits, dépendent de mes humeurs instables, on consomme du relationnel, chaque honneur est biaisé, même les plaisirs charnels doivent être rentabilisés. Il est là l'homme nouveau, l'homme unidimensionnel, qui se sert de son cerveau, comme du dernier logiciel. Qui a pour seul ambition de posséder du bien matériel, seul facteur d'intégration et de mode de vie officiel. L'homme du troisième millénaire sera le consommateur frustré, envieux, actionnaire ; un con, un sot, un MATEUR ! Refrain (4x)

Cette chanson aborde la superficialité et l'obsession contemporaine pour la consommation, en mettant en luz comment les gens se définissent souvent par les marques qu'ils portent ou les biens matériels qu'ils possèdent. Elle critique une société où les apparences et le statut social priment sur des valeurs plus profondes, entraînant une uniformisation des comportements et des aspirations. L’artiste souligne le piège dans lequel nous tombons, à chercher le bonheur dans des objets plutôt que dans des relations authentiques ou des expériences significatives, ce qui peut mener à un vide existentiel. Dans un monde où tout semble tourner autour de la consommation, la chanson interpelle sur ce phénomène, évoquant une sorte de « religion de la mode » qui nous pousse à toujours vouloir plus, au détriment de notre humanité. C'est un reflet d'une réalité moderne, où même les interactions sociales sont limitées à des transactions superficielles.