L'enfant de la misère

Berthe Sylva

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La gosse n'a pas six ans Et jamais un sourire N'adoucit en passant Son visage de cire. Ses yeux profonds et bleus, N'ont pas l'air de comprendre Qu'on soit si malheureux A un âge aussi tendre [Refrain :] C'est l'enfant de la misère Qui est passé près de vous Qui ne reçoit de sa mère Que des injures et des coups Le long des rues de la ville Elle tend sa petite main Disant de sa voix fragile : "Donnez-moi un peu de pain". Et quand le soir        demi-morte                          Elle n'apporte qu'un peu d'argent Elle n'ose pas franchir la porte Car elle sait ce qui l'attend. C'est l'enfant de la misère Qui est passée près de vous Qui ne reçoit de sa mère Que des injures et des coups. Un beau soir de printemps, La mère un peu plus ivre La prend brutalement L'attache au lit de cuivre Et se met à frapper, A larges coups sonores Sur le corps décharné De l'enfant qui l'implore. C'est l'enfant de la misère Que l'on vient de ramasser Dans le sang et la poussière Comme un pauvre oiseau blessé. On la prend et la console On la met dans un lit blanc Mais déjà la vie s'envole De son petit corps tremblant. C'est alors qu'un homme se penche Et vient lui demander tout bas Avec l'espoir d'une revanche : "C'est bien ta mère qui t'a fait ça ?" Mais l'enfant de la misère Murmure très doucement Avant de quitter la Terre : "Non, ce n'est pas ma Maman."

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Cette chanson raconte l'histoire tragique d'une petite fille qui, malgré son jeune âge, traverse une vie de souffrance et de négligence. Elle vit dans un environnement où elle ne reçoit que dureté et maltraitance de la part de sa mère, ce qui la plonge dans une profonde détresse. Loin des rires et de l’innocence de l’enfance, elle se retrouve à mendier dans les rues, cherchant désespérément un peu de pain pour survivre. Dans un moment poignant, la chanson illustre la brutalité dont elle est victime, ses blessures mentales et physiques témoignant d'une désespérance insupportable. Finalement, lorsque son existence fragile s'éteint, elle murmure une phrase touchante qui souligne la cruauté de la réalité qu'elle a endurée, affirmant que la personne qui lui a fait tant de mal n'est pas vraiment sa mère. Cela dépeint un tableau désolant de la misère infantile, nous rappelant la nécessité de prendre soin des plus vulnérables.