Nantes
Barbara
Il pleut sur Nantes Donne-moi la main Le ciel de Nantes Rend mon coeur chagrin. (Changement de tonalité vers :) Un matin comme celui-là Il y a juste un an déjà La ville avait ce teint blafard Lorsque je sortis de la gare. Nantes m'était encore inconnue Je n'y étais jamais venue Il avait fallu ce message Pour que je fasse le voyage : "Madame soyez au rendez-vous Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup Faites vite il y peu d'espoir, Il a demandé à vous voir." À l'heure de sa dernière heure, Après bien des années d'errance, Il me revenait en plein coeur Son cri déchirait le silence. Depuis qu'il s'en était allé Longtemps, je l'avais espéré Ce vagabond ce disparu Voilà qu'il m'était revenu. Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup Je m'en souviens du rendez-vous Et j'ai gravé dans ma mémoire Cette chambre au fond d'un couloir. Assis près d'une cheminée J'ai vu quatre hommes se lever La lumière était froide et blanche Ils portaient l'habit du dimanche. Je n'ai pas posé de questions À ces étranges compagnons, J'ai rien dit, mais, à leurs regards, J'ai compris qu'il était trop tard. Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup Il n'était plus au rendez-vous. Il était mort à la nuit-même Sans un adieu, sans un "je t'aime" Voilà ! Tu la connais l'histoire De l'homme qui venait de nulle part Et qui revint comme une épave Du bout de son dernier voyage, Du vagabond, du mal aimé Qui, se rappelant le passé, Voulut, avant de s'endormir, Se réchauffer à mon sourire Au chemin qui longe la mer Couché dans le jardin de pierres Je veux que, tranquille, il repose. A l'ombre d'une rose rose Mon pè___re, mon pè___re. Il pleut sur Nantes Et je me souviens Le ciel de Nantes Rend mon coeur chagrin.