Le long des côtes d'Irlande
Anne Vanderlove
Le long des côtes d'Irlande, Les soirs d'hiver, réunis, On raconte une légende, Je vais vous la dire aussi. Le vent souffle et crie dehors, Vive le vent du nord ! Le vent du nord est tombé, Vive la mariée ! / C'était aux temps archaïques, Il y a plus de deux mille ans, Huguenots et catholiques Avaient, dit-on, formé deux clans. Le vent souffle et crie dehors, Vive le vent du nord ! Le vent du nord est tombé, Vive la mariée ! / Ils s'entretuaient -quel carnage !- En priant le même dieu, Jamais les bêtes sauvages En cruauté n'ont fait mieux. Le vent souffle et crie dehors, Vive le vent du nord ! Le vent du nord est tombé, Vive la mariée ! Un garçon et une fille S'aimaient d'amour tendre et beau Mais, hélas ! de deux familles De catholiques et huguenots... Le vent souffle et crie dehors, Vive le vent du nord ! Le vent du nord est tombé, Vive la mariée ! Or, ceux qui faisaient la guerre Pour Dieu ou la politique Les prirent et puis les tuèrent, Le huguenot, la catholique. Le vent souffle et crie dehors, Vive le vent du nord ! Le vent du nord est tombé, Vive la mariée ! Mais de leurs amours est née Cette légende jolie, Qu'on les vit tous deux portés Par des anges au Paradis. Le vent souffle et crie dehors, Vive le vent du nord ! Le vent du nord est tombé, Vive la mariée ! Et le vent, le vent d'Irlande, En hiver, soufflant le soir, Vient mener la sarabande Et nous conter la belle histoire... Le vent souffle et crie dehors, Vive le vent du nord ! Le vent du nord est tombé, Vive la mariée !