Une histoire de monstres

Alexandre Poulin

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                 C'est une histoire étrange Que racontent ceux qui viennent de loin Elle commence avant ma naissance Pourtant moi seul connais la fin Et comme je suis l'héritier D'un pays jamais né Au lieu de changer le monde Il poussera des fleurs sur ma tombe Tout commence avec ma mère Qui avait ce drôle de don Certains marchent sur un fil de fer Elle se pliait comme du carton Sa renommée était telle Qu'on accourait de partout Même des états ou de la Rochelle Pour voir la femme caoutchouc Certains pensaient que s'était une sorcière Puisqu'elle pouvait guérir aussi Paraît qu'une fois à la rivière Elle ramena un homme à la vie Un jour en parcourant le monde Avec son cirque itinérant Elle croisa dans les rues de Londres La route du dernier des géants On dit qu'il était si fort Qu'en tapant seulement dans ses mains Il pouvait désaxer le nord Et arrondir les méridiens Sa force était comme sa bonté Elle s'étendait à l'infini Y'en a des preuves dans des cahiers Dans des églises de Varsovie Ils sont tombés en amour Comme on tombe dans un piège Ils se marièrent le même jour Tout le monde dansa dans le cortège Pourtant on se mit à les craindre Comme si cette union étrange Pouvait engendrer un démon Ou pire le dernier des archange               La nuit ou je suis né Janvier n'avait qu'un jour J'étais d'un blanc immaculé Les yeux rouges comme ceux des vautours J'ai grandi en cachette Ma blancheur sous mon capuchon Sans cesse les sens en alerte Masquant ma peau sous du charbon On marchait de ville en village Donnant spectacle pour bouchée de pain Ma mère guérissait même les sages Mon père jouait les magiciens Et la rumeur dans notre sillage S'est mise à inquiéter tout le monde Puis on nous bloqua le passage En bous traitant de monstres            On a abattu mon père Craignant que s'il devient méchant Il se mette à boire les rivières Ou a manger des enfants Et puis on a brûlé ma mère Toujours en prétextant Que c'était l'oeuvre de Lucifer Que de pouvoir guérir les vivants On a voulu me faire la peau Disant que si elle était si blanche J'avais sans doute l'âme d'un corbeau Qui en haut de sa branche Alors on me poursuivit Me traquant comme un loup Tirant sur moi comme un ennemi Voulant m'abattre comme un chien fou              J'ai parcouru le monde entier Du Danemark à l'Alaska Partout en me traite d'étranger Et on me chasse comme un paria Pourtant je peux guérir Rien qu'en posant mes mains Mais je laisse les gens mourir On me brûlerait pour trois fois moins J'ai aussi la force de mon père Dans le noir mes mains font de la lumière Mais je n'aide jamais personne On me ferait danser au bout d'une corde Moi qui voulais faire du bien Je n'inspire qu'à la peur Finalement le froid des humains Aura fait se glacer mon cœur Alors ce soir tout doucement J'irai me fondre dans l'hiver Qu'il me cache de son manteau blanc Il fera sans doute plus chaud sous terre     

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La chanson raconte l'histoire d'un personnage dont l'existence est marquée par la différence et la souffrance. Il évoque des origines particulières : sa mère, dotée de pouvoirs étranges, et son père, un géant reconnu pour sa force. Ensemble, ils comblent les foules avec leur cirque, mais leur don les rend mal compris et redoutés. La vie du protagoniste se transforme en un parcours de rejet et de solitude, d'abord admiré, puis considéré comme un monstre. Malgré ses capacités pour guérir et sa force, il se sent chassé et incompris, portant en lui la douleur d'une existence qui se teinte de froid et d'isolement. Cette histoire fait écho aux peurs et aux préjugés de la société envers ceux qui sortent de la norme. Elle invite à réfléchir sur la dualité de la nature humaine, capable de bonté et de cruauté face à la différence. Le personnage, malgré ses dons, est condamné à fuir et à se cacher, révélant ainsi la tragédie d'un être en quête d'acceptation.