Marie-Madeleine

Alexandre Poulin

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Ça va faire 33 ans demain Que je fais le ménage de la cathédrale J'en ai vu se tendre, des mains, Pour retomber comme des pétales Me semble qu'y a pas si longtemps Ça se tassait dans les bancs Pour entendre la bonne parole Et trouver refuge dans des symboles Mais de curé en évêque Du grand Dieu au p'tit Jésus Le monde vient plus juste quand c'est sa fête Et pis à Pâques quand on le tue Sous les statues Paraît qu'y a nulle part autant d'or Que sur les murs du Vatican Des fois je me demande combien sont morts Pour qu'il rayonne et brille autant Ici, la lumière des lampions N'éclaire même plus le jubé Se sont éteintes en touchant le fond Et personne vient les rallumer Pour espérer Moi j'veux surtout pas m'en mêler Je fais juste faire le ménage La Bible je l'ai déjà regardée Mais je comprends mieux avec des images N'empēche que j'ai jamais compris Pourquoi fallait se mettre à genoux Pour honorer un Dieu qu'on dit Caché en chacun de nous                                  Je dépoussière Marie-Madeleine Au moins 100 fois par semaine On dirait qu'on s'est reconnus Même si je sais ben que c'est qu'une statue Mais est là qu'a me sourit Quand j'y raconte ma journée Des fois je l'appelle même "Chérie" Mais vraiment juste pour m'amuser Pour l'amuser J'espère que c'est pas blasphémer Que d'être amoureux d'une statue Je me dis que c'est pas pire que de prier Un Dieu qu'on n'a jamais vu Mais j'veux surtout pas m'en mêler J'suis déjà assez mêlé comme ça Faque j'me contente de balayer Et pis de faire sonner le glas                                  Ça va faire 33 ans demain Que je fais le ménage de la cathédrale Le monsieur m'a tendu la main Et sa carte en lettres capitales Ça l'air qu'ils vendent l'église bientôt Coudonc, Dieu as-tu fait faillite? Pour qu'on transforme en condos Des trésors comme la basilique Et ses répliques Moi qui voulais pas m'en mêler Demain, ils vont mettre à l'encan Les bancs, les lustres en or plaqué Pis mon amour depuis 30 ans Moi qui ai jamais commis de péché Ça s'arrête aujourd'hui, hélas! Même si je connais le sort réservé Aux p'tits bandits comme Barabbas Saint Pierre aura beau me juger Me faire la peau de l'autre côté Cette nuit je reviens avec mon camion Pis je ramène ma blonde à maison                                        

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La chanson évoque le quotidien d'un homme qui nettoie une cathédrale depuis 33 ans. À travers ses réflexions, il aborde la dévotion, l'indifférence des fidèles et la valeur des symboles religieux. Il se souvient d'une époque où les gens venaient chercher du réconfort spirituel, mais constate que cette ferveur a diminué. En évoquant sa relation avec une statue de Marie-Madeleine, il partage un lien presque amical, soulignant les paradoxes de la foi et de la prière à un Dieu invisible. Le contexte souligne une crainte face à la commercialisation des lieux de culte, alors que l'église est menacée de vente. Cela fait écho à une perte de valeurs et à une recherche de sens dans le monde moderne. Entre humour et mélancolie, le protagoniste semble être en quête d'une place et d'une reconnaissance dans un paysage religieux en mutation.