La complainte de l'ex fumeur
Aldebert
Intro : Affranchi comme une carte D’un timbre sur l’épaule droite C’est la traversée du désert je viens d’écraser la dernière Comme un grand coca glacé Sous la canicule d’été Qu’on vous empecherait de boire Et sur lequel on peut s’asseoir Vingt-quatre heures sur vingt-quatre La blessure arbitraire La convoitise opiniâtre D’une bouffée salutaire J’ai beau macher des trombones Et tordre des clous A cette idée qui se cramponne J’aimerais tordre le cou C’est décidé j’assume Déterminé j’arrête Je ne fume plus une cigarette C’est sympa de m’accompagner Dans le renoncement du vice Tout le monde m’a félicité A part Philippe et Morris Qui m’attendent au tournant Quand j’irai en cachette Désespérément Craquer l’alumette Un deux trois quatre Jours sans tabac C’est pas beaucoup certes Mais dans vingt-six ça f’ra un mois On me trouve légèrement irritable Et j’me demande ien pourquoi Sans doute parce qu’hier à table J’ai défénestré l’chat Adieu ma blonde je t’aimais bien Mais tous les deux c’est plus possible J’suis venu te dire que tu t’en vas Notre amour est nuisible C’est écrit en gras sur le dromadaire orangé Qui regarde narquois Les caisses de l’état engranger Et ça part en fumée Et ça part en fumée Quelle tristesse c’est pas gai Tout cet air qui s’infiltre Sans vouloir mégoter Ma vie ne tient plus qu’à un filtre Je regrette le temps jadis Où j’occupais mes doigts Et trouvais consistance Sans forcément prendre du poids A combler le vide d’air Par le contenu du frigidaire Je cèderais mon trône pour un mégot Mon royaume pour un chameau Et si je déclarais forfait En plein milieu du match Personne pour me dire Echec et patch !