La chanson de Marianne
Alain Souchon
Marianne avait un cheval blanc, Marianne avait un cheval blanc, Rouge par derrière, noir par devant, rouge par derrière, noir par devant. Il avait une crinière comme une crémaillère, Il avait une étoile au front, du crin sur les boulons. Il avait des sabots grenats, il avait des sabots grenats, De la même couleur que vos bas, de la même couleur que vos bas. Où allez-vous, Marianne, avec votre alezane? Où allez-vous, Marianne Duclos, en sortant de l'enclos? Je vais au champ d'courses de Quimper, je vais au champ d'courses de Quimper Voir s'il a beaucoup plu, hier, voir s'il a beaucoup plu, hier S'il n'y a pas de crottes, je ferai un peu de trotte Mais si y'a pas moyen de marcher, j'irai jusqu'au marché. Marianne, la route de l'hippodrome, Marianne, la route de l'hippodrome N'est pas celle du marché couvert, n'est pas celle du marché couvert Mais tous les chemins mènent à Rome, Monsieur de Ricandrome, Prenez mon cheval par la main jusqu'au bout du chemin ! Mais le cheval pris le galop, mais le cheval pris le galop Et Marianne faisait des signaux, et Marianne faisait des signaux Arrêtez ma monture, messieurs de la voiture ! Arrêtez ma monture ! J'ai peur de tomber tout à l'heure. Elle n'avait pas fini ces mots, elle n'avait pas fini ces mots, Qu'elle était devant les sabots, qu'elle était devant les sabots Elle est tombée, la brune, juste devant la tribune, Devant la tribune du préfet, qui est justement dressée. Marianne avait un amoureux, Marianne avait un amoureux, Qui pleura les pleurs de ses yeux, qui pleura les pleurs de ses yeux Que personne ne sorte ! Marianne Duclos est morte Moi, je vais me faire engager dans les chasseurs à pied... Moi, je vais me faire engager dans les chasseurs à pied.