Aussi loin que je puisse
Alain Nardino
Aussi loin que je puisse chercher dans mon passé Au gré de mes voyages je n'ai pas trouvé mieux Que ce hameau perdu au fond d'une vallée Quatre maisons de pierre un ruisseau paresseux Je revois une route à travers les collines Des chênes entourés de bruyère et de thym Un très vieil olivier et quelques pieds de vigne Une cabane en ruine et puis un vieux moulin Rien de spectaculaire, modeste paysage Que j'avais découvert au détour d'un chemin Un matin de printemps au cours d'un long voyage Celui qu'on entreprend lorsqu'on n'attend plus rien J'ai garé ma voiture sur le bord de la route Et j'ai fait quelques pas juste pour savourer Ces instants de bonheur éphémères sans doute Mais qui valaient bien toutes les éternités Quelques enfants jouaient tout près d'une maison La nature chantait pour les accompagner Symphonie de la vie merveilleuse chanson Sonnant à mon oreille en air de liberté N'osant pas déranger ce désordre divin Je traversais à gué le ruisseau transparent Sautant de pierre en pierre heureux comme un gamin J'avais le coeur léger et presque insouciant Je pris de la hauteur et gravit la colline Pour mieux voir cet endroit ou j'étais étranger Et perdu au milieu des buissons et des vignes Je compris tout à coup ce que j'avais raté A vouloir trop en faire on oublie l'essentiel Et je crois que la vie serait bien plus légère Si l'on se contentait d'un petit bout de ciel Une douce colline une maison de pierre Si l'on se contentait d'un petit bout de ciel Une douce colline une maison de pierre