Ils sont partis

François Budet

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Ils sont venus de la mer Ils sont arrivés un soir Sur une espèce de galère Qui battait pavillon noir Et, sur ce sacré bateau, Il y avait une sirène Qui vous collait froid dans l'dos Tant sa voix était humaine.   Ils sont partis Comme ils étaient venus.          Personne ici Ne les a reconnus.   Et le nom de ce navire, On n'a jamais su le lire, Il était écrit pourtant A l'arrière et à l'avant Pourtant, ce nom, je crois bien, Voulait nous dire quelque chose. Mais voila, pour le comprendre, Il suffisait de l'aimer. Ils sont partis Comme ils étaient venus. Personne ici Ne les a reconnus. Ils parlaient dans un langage Que personne ne comprenait, Même les vieux du village Qui avaient tant voyagé. J'ai vu au fond de leurs yeux Et j'ai compris leurs visages Car, entre gens malheureux, Nous avons notre langage. Ils sont partis Comme ils étaient venus. Personne ici Ne les a reconnus. Mais quand le jour s'est levé, Ils étaient déjà très loin. Il n'y avait plus de galère Et plus de pavillon noir. Mais, depuis cette nuit-là, La sirène de malheur A laissé au fond de moi La folie des grands départs. Ils sont partis Comme ils étaient venus Personne ici Ne les a reconnus. Ils sont partis Comme ils étaient venus. Personne ici Ne les a reconnus.

La chanson évoque l'arrivée mystérieuse de voyageurs venus par la mer sur un bateau énigmatique. Leur passage est marqué par une atmosphère troublante, illustrée par la présence d'une sirène dont la voix résonne avec une grande humanité. Malgré leurs intentions, ces visiteurs demeurent méconnus et incompris par les habitants, qui ne peuvent saisir leur langage ou leur souffrance. Il semble que le bateau ait un nom, mais son message reste inaccessible, comme si l'amour était la clé de leur compréhension. Finalement, ces voyageurs repartent aussi discrètement qu'ils étaient arrivés, laissant derrière eux une empreinte indélébile de mélancolie et de perte, évoquant un sentiment de vide et d'errance. La chanson interroge ainsi sur les départs, l'incompréhension et le lien fragile qui unit ceux qui souffrent, tous marqués par une quête de reconnaissance et d'appartenance.