La momie

C'est moi le gardien du musée de l'homme Du musée d'anthropologie Je m'ennuie toute la journée comme Une pièce d'anatomie Je déam bu  le Comme un somnam bu  le Du petit matin jusqu'au soir Dans les galeries de squelettes Parmi les foetus en bocaux Les disséqués sans queue ni tête Et les écorchés en lambeaux Et quand vient le soir Dans la galerie Je suis en fin seul Avec ma momie     Ma poupée du Nil aux anches si fines Ma tendre momie aux longs cils de soie Aux cheveux d'ébène      striés de fuchsine               A des lèvres d'or          si douces pour moi     Ma momie d'amour la nuit me murmure De tendre discours des mots de mercure       Et dans son jardin          que le soleil dore             Nous faisons l'amour          et l'amour encore           Je ferme le sarcophage à huit heures Pour que ma momie se rendorme Je salut le conservateur Et je brosse mon uniforme Je somnambule Parmi les globules D'un bout à l'autre du musée Dans les bonnes odeurs de formol Les monstres naturalisés Les avortons à la chair molle Les ossements mal récurés Mais quand vient le soir Dans la galerie Je suis enfin seul Avec ma momie Ma poupée du Nil aux anches si fines Ma tendre momie aux longs cils de soie Aux cheveux d'ébène striés de fuchsine A des lèvres d'or si douces pour moi Ma momie d'amour la nuit me murmure De tendre discours des mots de mercure Et dans son jardin que le soleil dore Nous faisons l'amour et l'amour encore