Rue du chien qui fume

Catherine Sauvage

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Rue du chien qui fume et qui n'en finit plus Au bar du Lotus de l'aut'coté d'l'av'nue Y'a une fille de luxe aux yeux noirs sans espoir Qui danse à la clarté des lampes à essence Près d'elle deux ou trois Arlequins en couleurs Un verre à la main et la main sur le coeur Ont l'air de se marrer Plus loin des têtes de Turcs et d'enterr'ment S'apprêtent à aiguiser leurs couteaux blancs Un Grec tout basané par le soleil Caresse un chimpanzé couleur bleu ciel Rue du chien qui fume et qui n'en finit plus Les deux plombes sonnées et sonnées les matines Toujours pleins de brume, de whisky et de fine On voit des marins pacifiques et qui chiquent Trois clowns affalés sur des coussins dorés Qu'ont l'air de se marrer Des liasses de dollars neufs et tout nickelés S'entassent et sur les tables on joue aux dés Des plats de riz et de navets géants Défilent sur un air de flûte à deux temps Rue du Chien qui fume et qui n'en finit plus Au bar du Lotus de l'aut'coté d'l'av'nue Quand arriv'le jour et qu'il faut prendre l'air Dans un grand fracas de bouteilles et de verres On voit sortir des mecs tout embarbouillés Qu'ont l'air de s'êt'marrés

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empty heart empty heart Am, Am9, Am7, Dm, E7
La chanson évoque une atmosphère vibrante et quelque peu désenchantée d'un bar, où l'on croise des personnages hauts en couleur. On y trouve une jeune femme désespérée qui danse sous les lumières tamisées, tandis que des hommes au cœur léger, munis d’un verre, semblent s’amuser malgré tout. Le décor est vivant, rempli de brume et de rires, en contraste avec la mélancolie des protagonistes. Le cadre est celui d'une rue animée, constamment en effervescence, où se mêlent des arlequins, des marins et des clowns, chacun vivant à sa manière des moments fugaces de joie, souvent accompagnés d’une touche d’absurde. Les détails, comme les liasses d'argent et les plats géants de nourriture, ajoutent à l’illustration d’un monde à la fois festif et désenchanté, où les passions et les désillusions s’entremêlent.