Le beau cancer

Brigitte Fontaine

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Ô ma folie mon beau bateau Mène-moi à Valparaiso. J'en ai assez du Parc Monceau De ses bassins de ses jets d'eau De ses enfants exaspérés Traînés dans la suie de l'été... Et se noyer pour se noyer La mer serait moins étriquée !   Ô ma folie mon beau flacon Donne-moi d'étranges poisons. J'en ai assez du Postillon Et des litrons et des gras fions Et des serveuses de café Qui attendent d'être mangées... Et s'assommer pour s'assommer Il vaut mieux être foudroyé !  Ô ma folie ma belle fièvre Mène-moi sur d'affreuses grèves. J'en ai assez des rues de Sèvres Où les vieillards doucement crèvent Dans l'indifférence et l'ennui Comme si ça n'était pas leur vie... Et se flinguer pour se flinguer J'aime mieux les pestiférés    Ô ma folie mon beau cancer Recouvre moi de fleurs de fer De l'atelier de Lucifer. J'en ai assez des infirmières De cette fondation Curie Qui est le monde d'aujourd'hui... Et être cuit pour être cuit Il vaut mieux que ce soit joli.

Du même artiste :

empty heart empty heart F, Cmaj7, A7, Dm, E
empty heart empty heart F, F/C, C7, Gm, C, G5, G7
empty heart empty heart Fm, G#, Bbm, Eb, C, Db
empty heart empty heart Em9, F#m9
empty heart empty heart Am, E7, Dm
empty heart empty heart A7, Bb7, Dm, Dm7, D7, G7, C7, F
La chanson évoque un désir d'évasion et une quête d'intensité face à une existence jugée trop ordinaire et ennuyeuse. Le narrateur exprime son ras-le-bol des lieux monotones et des interactions banales de la vie quotidienne, en préférant embrasser des expériences plus radicales, même si cela signifie le danger ou la souffrance. Il perçoit la folie comme une compagne qui le mène vers des horizons plus saisissants, loin des conventions et de la routine. Les métaphores de la mer, de la maladie et des plaisirs interdits révèlent une volonté de s’affranchir de l’ennui et de la douleur de l’existence moderne. Dans ce contexte, la chanson joue sur des thèmes de la désillusion, du besoin de passion et de la confrontation à la fragilité de la vie. Alors que le monde semble obsédé par l'ordre et la normalité, le narrateur choisit de revendiquer un certain chaos, un tourbillon d'émotions brutales et authentiques, même si cela implique une souffrance.